lundi 3 juillet 2017

Liberté




Quand tu deviens clef dans la poche du geôlier
Je t’aime plus encore
Je tombe amoureux de toi
A tel point que j’oublie la blancheur de mes cheveux
Comme si j’avais vingt ans
Je trace une image de toi sur la buée de la vitre
Comme un fusil
Je divise tes parcelles
Même si je t’aime
Je te divise
On entend un coup de feu mais aucune vitre ne se brise
Ni morceaux de néon
Ni gaz lacrymogène
J’enfonce mes ongles dans le rêve
En enfer, au paradis
Il est cinq heures du matin à Evine[1]
Sur tous les tabourets, les grues,
Les poteaux, les pelotons d’exécution,
Toutes les morts, les vies
Pour du pain,
Pour des rires et des larmes,
Les joies, les chants
Et les formes géométriques
Je trace une image de toi sur la buée de la vitre
Mais tu n’es jamais là !
Sans forme, sans géométrie
Je tombe amoureux de toi
Je danse
Je deviens fou de toi
Pour toi, je suis tué tous les jours
Pour toi, je nais tous les jours





[1] Prison politique

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