Je
suis une usine à Paris
Venez
travailler en moi
Que
l’une de vous ait des cheveux blonds
Qu’elle
boive la poésie comme du thé après le travail
Qu’elle
ne fasse pas grève ou ce genre de choses
Qu’elle
ne m’énerve pas
Qu’elle
ne prenne pas le drapeau le premier mai
Qu’elle
ne fasse pas se révolter les ouvriers
Qu’il
n’y ait pas de luttes
Le
prolétariat est futile
Touche
mes traits de fer
Caresse-moi
les poils métalliques de ma poitrine
Dans
le vestiaire, nue
Je
te regarde par les lucarnes
Viens
seulement
Remplis
le questionnaire d’embauche
Signe
ce contrat
La
suite, c’est moi qui m’en occupe
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